mardi 24 mars 2009

48 heures débiles à Austin

Ça fait deux jours que je suis revenu d'Austin et j'arrive à peine à m'en remettre. Ce fut un voyage intense (plus de 36 heures de route pour seulement 48 heures là-bas), mais tellement trippant. Comme j'avais déjà dit dans un autre billet, lorsqu'une possibilité de road trip s'offre à moi, je saute sur l'occasion sans hésiter. Car ces expériences sont pour la plupart toujours mémorables. Et Austin n'y a pas fait exception.

Pour lire mon compte-rendu complet sur le festival, rendez-vous sur le site de Montréal Concerts.

Dans ce présent billet, je vous raconterai plutôt les à-côtés de ce voyage assez malade mental.

Dans le meilleur des scénarios, on devait prendre la route jeudi vers 17h. Cependant, mon amie Garin m'envoie un message texte pour me dire que le départ n'ira pas avant 20h... Finalement, on est parti à 20h50. En venant me chercher, j'arrive pour mettre mes bagages dans le coffre de la voiture et je remarque la mention "BMW". Eh bien, voilà qui devrait rendre le voyage plus agréable! (la voiture est à la mère de mon ami Adam)

Adam prend la route pour les deux premières heures, mais il est trop fatigué de sa journée pour continuer. Je prends donc le volant. Tout va bien pendant la première heure, il n'y a presque pas de voitures sur la route. L'avantage (ou désavantage) d'une BMW, c'est qu'on ne sent vraiment pas la vitesse. À quelques reprises, je regardais le compteur pour me rendre compte que je roulais à 90-95 milles à l'heure (environ 150 km/h). Évidemment, je m'empressais de ralentir.

Mais bon, je devais rouler depuis peut-être deux heures que j'aperçois des girophares de l'autre côté de l'autoroute. À ce moment-là je regarde à quelle vitesse je roule: 80 milles à l'heure. "Ouf, c'est moins vite que tantôt", que je me dis. La voiture de police change de direction pour s'en venir derrière nous. "Merde, il est vraiment après nous." C'était la première fois dans ma vie que je me faisais tasser par la police.

-Papiers et immatriculation svp, demande le policier. Saviez-vous à quelle vitesse vous rouliez?

-80, que je réponds.

-Euh oui, c'est ça, rétorque l'agent, sans doute surpris de mon honnêteté. Savez-vous quelle est la vitesse dans cet État? (on était encore en Illinois)

-Non, je ne viens pas d'ici, que je réponds. (et ma réponse était franche, car je n'avais pas trop remarqué la limite... dans certains État, elle est de 70, même 75. Mais en Illinois, c'est 65)

Le policier est retourné à sa voiture pour 4-5 minutes. En attendant, Garin me mentionne qu'il ne me donnera peut-être qu'un avertissement lorsqu'il se rendra compte que je viens du Québec et que ça lui ferait trop de paperasse à remplir.

L'agent revient vers nous. Je me dis qu'il va sûrement me demander pourquoi je viens du Québec et que je conduis une BMW plaquée en Illinois.

-Ce sera un avertissement pour cette fois, me lance-t-il.

-Ah, merci beaucoup!

Parfois, ça vaut la peine d'être un étranger! Sur l'avertissement, il était écrit que j'avais roulé à 79, alors que la limite tolérée est de 75 (10 au-dessus). C'est ainsi que débutait notre périple!

Mes amis Keaven et Nicolas, qui trouvent tellement que je conduis mal, se sont sûrement dit en lisant ça: "on avait raison!". Mais non, j'ai conduit un total de 16 heures dans notre voyage aller-retour et tout s'est vraiment bien déroulé. J'ai conduit dans le traffic en arrivant à Austin, et même chose pour repartir. Ma confiance sur la route s'est grandement améliorée. Peut-être que ça aide d'avoir des passagers qui ont confiance en toi au lieu de te démoraliser.

Le lendemain, on roulait dans le Texas et on commençait à avoir faim. À part quelques grignotines achetées dans les stations-services, on n'avait pas véritablement mangé. Rendus à Waco (oui, la place de fous), Adam nous dit qu'il se souvient d'un resto où il était déjà allé dans un autre voyage. On prend une sortie pour aller au Czech Inn, mais c'est un hôtel. Tout près se trouve un restaurant appelé Bush's Chicken. Ça ne me dit rien qui vaille et j'ai peur que ce soit une sorte de PFK du Texas, mais on est tellement affamés qu'on décide d'y aller pareil.


My god que c'était dégueulasse. Après 4-5 bouchés pour être sûr que je ne rêvais pas, j'ai jeté mon assiette. Même le Coke était "flat". Le pire c'est qu'en reprenant la route, on a vu d'autres Bush's Chicken à au moins 3 ou 4 reprises. Vraiment un endroit à éviter coûte que coûte. Aussi bien mourir de faim.


On arrive finalement à la maison de l'ami d'Adam, qu'il nous avait gracieusement prêtée alors que lui était parti en voyage en Thaïlande. C'est une petite maison et l'extérieur n'est pas fameux. Eh bien, l'intérieur aussi laissait à désirer. L'ami d'Adam n'avait pas daigné faire le ménage, alors c'était le bordel partout et il y avait des Playboy dans tous les recoins de la maison!

Après avoir décompressé un peu, on a pris l'autobus pour nous rendre dans le feu de l'action. En chemin, on a passé devant des stades sportifs de l'Université d'Austin. Sans doute une des plus grosses universités aux États.

On a vu quelques spectacles en après-midi (voir mon texte sur Montréal Concerts pour les détails) et en soirée, le show de Health a été vraiment incroyable. J'ai d'ailleurs trouvé un vidéo sur Youtube de quelqu'un qui était à ce même spectacle.




Le lendemain soir, alors qu'on est au show d'Explosions In the Sky, Adam nous annonce que son ami John est revenu de son voyage de la Thaïlande. Merde. On ne sait trop quoi faire, car dans sa maison, il n'y a qu'un lit dans sa chambre et un divan. "Pas grave, on verra ça plus tard", nous dit Adam.


On poursuit la soirée sur 6th Street. Cette rue est vraiment incroyable et elle me fait penser à Broadway à Nashville, mais au lieu du country, c'est du rock partout. On termine la soirée en regardant le show de Marcy Playground, mais juste avant on se ramasse dans un bar à côté où se trouve un groupe hommage à U2. Pendant qu'ils chantent Sunday Bloody Sunday, on trouve ça drôle d'avoir fait 19 heures de voiture pour écouter un band hommage...!

Le festival est terminé pour nous et on retourne à la maison. John est là. Il est assis sur le divan avec ses deux chats, dans sa robe de chambre blanche qu'il a volé d'un hôtel thaïlandais. Il est saoûl, mais tout de même bien sympathique.

Que va-t-on faire pour dormir? John a la brillante idée de prendre deux fauteuils et de les coucher par terre pour faire un lit. Hum, pas sûr. Finalement, le temps passe et personne n'a de solution. Moi je suis déjà couché sur le divan, près à dormir. Un moment donné, je me lève et me rend compte que Garin n'est plus là.

-Garin est allée dormir dans la voiture et John joue du banjo, me dit Adam.

Coudonc, ça va bien!

Finalement, à 6h du matin alors que tout le monde brettait encore, j'ai eu l'idée de nous faire dormir à trois en largeur sur le lit. Tandis que John prenait le divan.

C'était bien drôle de dormir les trois tout croche sur le lit. Ça résumait bien ce week-end de fou qu'on venait de vivre.

Ne restait plus qu'un autre 16 heures de voiture à faire pour revenir à la maison (ç'a plutôt pris 19 heures, gracieuseté du plus grand bouchon de l'histoire d'Austin... eh, quand 2 millions de personnes veulent quitter la ville le dimanche après-midi, c'est ce que ça donne!)

3 commentaires:

Keaven a dit…

Peut-être que ça aide d'avoir des passagers qui ont confiance en toi au lieu de te démoraliser.


On ne voulait pas te démoraliser mon Raph .. on souhaitait juste rester en vie et la voiture en un seul morceau ...

Raphaël a dit…

Vous ne vous y êtes visiblement pas pris de la bonne façon. Parce que jusqu'au voyage d'Austin, je ne voulais plus vraiment conduire.

Keaven a dit…

Raph ... conduire un char sur une autoroute de nuit dans le Mid-West est pas mal plus simple et facile que en plein traffic à l'arrivée de Los Angeles ! Sans oublier, qu'il y a pas mal moins de choses à regarder pour un touriste comme toi !