jeudi 31 juillet 2008

En mode Lollapalooza

Radiohead, Nine Inch Nails, Rage Against the Machine, The Raconteurs, The National, Wilco, Kanye West, Bloc Party, Gnarls Barkley, Broken Social Scene, Cat Power, Duffy et 130 autres groupes seront à Chicago ce week-end. Parce que c'est l'édition annuelle du Lollapalooza!

Et bien entendu, j'ai déjà ma passe pour les trois jours de l'événement depuis belle lurette. Yesss!

D'ici une heure également, j'ai quatre amis de Montréal qui devraient arriver. Ils passent le week-end ici. Au programme pour eux, Lolla demain, visite de la ville samedi et match des Cubs dimanche (j'y serai aussi).

Tout ça pour vous dire que mes messages sur le blogue ne seront peut-être pas aussi fréquents d'ici lundi. Mais je reviendrai vous faire un compte rendu de l'événement en temps et lieu!

Un voisin plus qu'intéressant

Voilà déjà plus de deux semaines que je suis installé ici. J'ai passé évidemment du temps à me promener dans mon quartier, question de savoir ce qu'il y avait aux alentours. Comme je l'ai dit à certains, le quartier où j'habite est Lakeview (ou surnommé Wrigleyville parce que c'est dans ce quartier que se trouve le Wrigley Field, le stade des Cubs). Je suis aussi collé sur le quartier Lincoln Park, qui, à ce que m'a dit mon coloc, est le quartier où les taxes sont les plus élevées dans la ville, parce qu'il est hyper sécuritaire, collé sur le lac et bondé de rues avec des arbres, des boutiques et des restos. Bref, un genre de Plateau. (à part pour le lac, mettons!)

J'adore mon quartier et je croyais avoir remarqué pas mal toutes les attractions aux environs. Je me trompais. Je n'étais même pas encore allé visiter mon voisin immédiat... Binny's!

Non, ce n'est pas un resto de patates frites, mais plutôt un Beverage Depot, comme ils appellent. Bref, c'est comme si vous jumeliez une christie de grosse SAQ avec un méchant gros dépanneur de bière. C'est un véritable paradis!

Je suis allé faire mes première emplettes là-bas tantôt, étant donné que j'ai de la visite pour la fin de semaine. Je n'ai pas encore trop regardé du côté du vin, mais disons que les bières ont eu de quoi me satisfaire amplement.

Une section de bières importées à faire rougir quiconque. Des bières de la République tchèque, de l'Allemagne, de l'Espagne, alouette. Par dizaines et dizaines. Il y a même une section québécoise où l'on peut y trouver des produits d'Unibroue, de la Blanche de Chambly, de la Saint-Ambroise. Mais bon, étant donné que je suis à Chicago, je vais toujours bien essayer des bières locales! J'ai donc acheté deux bières brassées ici, la Goose Island et la Half Acre.

Oh, j'allais oublier! Tout au fond du magasin, il y a une section Delicatessen, ou Gourmet. Là, ils vendent toutes sortes de trucs à manger. Du bon pain, de nombreux fromages, des pâtes, etc.

Avec un voisin comme ça, pas besoin d'aller trop loin!

mercredi 30 juillet 2008

Swing parties

Bon, certains d'entre vous à l'esprit mal tourné ont pensé que mon titre faisait référence à des activités physiques auxquelles certains couples ouverts prennent part à l'occasion. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas visité le penchant américain de l'établissement L'Orage (maintenant Nuances, si je ne me trompe pas).

Ici, il n'est pas question d'échangisme, mais plutôt de soirée de danse swing. Eh oui!

La première fois où j'avais parlé avec mon futur coloc au téléphone, il m'avait dit qu'il était un fan de swing et qu'il participait à des soirées régulièrement. Quand je suis arrivé à Chicago, il m'en a glissé un mot une autre fois, puis j'ai passé les jours suivants avec mes parents.

Le lundi 21 juillet, mes parents repartaient pour Québec et je me retrouvais donc seul pour de bon. Andy (c'est le nom de mon coloc) vient me parler et me demande si ça me tente de l'accompagner ce soir-là au Fizz pour danser le swing. "Euh... d'accord", que je répond.

Une partie de moi, gênée et un peu paresseuse, se dit que je serais bien mieux à prendre ça relax à l'appartement toute la soirée. Mais une autre partie, plus sociable et enjouée, se dit que je ne suis pas venu à Chicago pour rester enfermé dans ma chambre. Il faut bien que je rencontre du monde.

Cela dit, je n'ai absolument aucune idée du genre de soirée que c'est. Est-ce dans une salle de danse avec plein de miroirs pour que le monde se regarde danser? Est-ce que les gens qui vont là ont tous plus de 50 ans?

Je m'en vais vraiment vers l'inconnu. Bah, c'est comme le leitmotiv de mon expérience américaine! Si je n'y vais pas, je ne saurai jamais ce que j'ai manqué.

Je ne sais pas trop comment m'habiller, alors je mets des bermudas, un t-shirt et des espadrilles de sport. Au cas où ça "revole" vraiment!

On se rend au Fizz. C'est un pub bien normal, même assez sympa. L'endroit est presque vide. Andy salue quelques personnes puis il me dit de monter avec lui au deuxième étage. On ouvre la porte et paf, l'endroit est bondé de monde. Certains dansent déjà, d'autres prennent un verre en discutant.

Étant donné que je suis néophyte en la matière (en fait, j'ai suivi des cours de danse au cégep, mais juste une session pour le fun), Andy va me chercher une de ses amies pour qu'elle me montre quoi faire. Son amie est très jolie. Ça commence bien. On danse quelques minutes. Tout va bien. Andy va ensuite cherche une autre fille, toute aussi jolie. Wow, je sens que je vais m'amuser!

Après ses quelques pas de découverte, je me place en retrait de la piste de danse pour observer les gens. La majorité des danseurs sont dans la vingtaine, début trentaine. Les personnes de 40 ans et plus sont minoritaires. Et la beauté de cette soirée-là, c'est que tout le monde danse avec tout le monde. Pour une chanson, tu danses avec telle fille. La chanson se termine et tu vas danser avec une autre.

En fait, c'est comme une soirée échangiste, mais habillé et sans arrière-pensée.

Et pour rencontrer du monde, du beau monde, c'est l'endroit par excellence. Ce soir-là, j'ai dû tomber en amour six fois. Ça commençait bien mon séjour dans cette ville incroyable!

Depuis ce soir-là, j'y suis retourné une autre fois, lundi dernier. Déjà, je me sens plus à l'aise. Et devinez quoi, j'ai même réussi à échanger des leçons de danse contre des leçons de français à deux demoiselles.

Ouais, j'aime cette ville.

Fringale nocturne

Tout bon Montréalais qui se respecte est déjà allé faire un tour à la Banquise aux aurores après une soirée bien remplie de houblon (ou toute autre boisson alcoolisée). Dans la métropole, ce resto de la rue Rachel est une véritable institution. Ceux qui ne connaissent pas doivent se demander pourquoi? Parce qu'on peut y manger 23 sortes de poutines différentes! Et les portions sont loin d'être anémiques, oh que non! Personnellement, je n'ai réussi qu'une seule fois à vider complètement mon assiette là-bas. Mais bon, pas grave, aller à la Banquise à trois heures du matin (après avoir fait le lineup dehors) fait partie d'une tradition.

À Chicago, que fait-on à la sortie des bars?

Les jeunes Américains ne sont pas différents des Québécois. Quand ils ont passé la soirée à boire, ils ont faim! Cependant, ils ne connaissent pas notre trésor national qu'est la poutine. Et c'est un grand manque à leur culture, laissez-moi vous dire! Un Québécois que j'ai rencontré ici m'a dit que le mets que l'on mange à 3 heures du matin est: des burritos! Isssh, pas sûr! Déjà qu'il est bien difficile de dormir convenablement après avoir engouffré une Dan Dan, je n'ose même pas me demander à quoi ressemblerait mon sommeil après deux burritos derrière la cravate.

Lundi dernier, je suis sorti avec mon coloc et ses amis. En fin de soirée, tout le monde avait faim. On s'est donc rendu vers 2h au restaurant Clarke's, l'un des seuls ouvert 24h dans le quartier. Je regarde le menu et je cherche inconsciemment de la poutine, même si je sais très bien que la seule ville aux États où je pourrais en avoir, c'est New York.

Finalement, je prends quelque chose qui se rapproche le plus de la poutine. Et j'ai nommé: des frites. Le problème, c'est que ce ne sont pas des frites comme tout le monde les connaît. Mais des steak frites, c'est-à-dire des méchantes grosses frites, environ le tiers d'une pomme de terre chacune.

Qu'a pris mon coloc ce soir-là? Une omelette avec des crêpes. À 2h30 du matin! "Comment vas-tu faire pour dormir après avoir mangé des crêpes?", que je lui demande. "Ah, je suis habitué. Je suis un Américain!", qu'il me répond. Là-dessus, il n'a pas tort.

mardi 29 juillet 2008

Monopoly

Aussi étrange que cela puisse paraître, même si la population du grand Chicago équivaut presque à celle de toute la province de Québec, la ville américaine est en retard sur certains aspects. Il y a le recyclage (j'en parlerai dans un autre billet) et les compagnies de téléphone. Ici, Comcast a le monopole pour tout ce qui est ligne téléphonique, internet et télévision. Un peu comme Bell au Québec il y a plusieurs années.

Et qui dit monopole dit souvent service pitoyable. Quand j'ai mentionné à mon nouveau coloc que j'avais besoin d'un ligne téléphonique, il a appelé Comcast. Étant donné qu'il avait déjà l'internet et la télévision avec eux, ajouter un autre service n'était pas compliqué. Erreur. La compagnie devait venir faire l'installation de la ligne le 14 ou 15 juillet. Pas de nouvelles d'eux. Après les avoir appelés, ils reportent le rendez-vous au vendredi suivant, entre 13h et 16h. Étant donné qu'il faut leur fournir un numéro de téléphone pour qu'ils puissent nous rejoindre (je me demande ce que font ceux qui n'ont pas de cellulaire), mon coloc leur donne son numéro de cellulaire à lui. Mais le hic, c'est qu'il est à l'extérieur de la ville le vendredi. Finalement, je brette à l'appartement toute la journée en attendant un installateur. Pas de nouvelles. Mon coloc me dit qu'ils l'ont appelé sur son cell vers 17h. Bravo pour le respect des cases horaires!

En fin de compte, quelqu'un de Comcast s'est finalement pointé à l'appartement hier. Deux semaines après la date prévue initialement! Une chance que je n'avais pas d'urgence avant ça... Au Québec, quand quelqu'un de Vidéotron vient installer l'internet ou le câble, ça prend quoi 30 minutes gros max? Eh bien, le gars a dû rester presque une heure et demie chez moi. (il doit être payé à l'heure). Et qu'est-ce que je fais pendant ce temps-là, moi? Je me promène dans l'appart en allant jeter des coups d'oeil périodiques sur ce qu'il fait.

Bon, le gars s'en va. Ma ligne téléphonique fonctionne. Mais bordel, le vieux téléphone que j'avais trimballé dans mon déménagement va hyper mal. Je décide d'aller en acheter un autre sur-le-champ. Sauf que le problème est que j'ai besoin d'un téléphone avec fil (pour enregistrer mes entrevues) et qu'en 2008, il se vend presque uniquement des téléphones sans fil. Qu'est-ce que je fais? Je prends une chance et je vais voir à la pharmacie Walgreens en face de chez moi. Bingo, ils en ont avec fil! Combien? Un beau gros 5$. C'est au moins ça de gagné.

L'album de la semaine: Wolf Parade "At Mount Zoomer"

Étant donné que je suis un grand fan de musique et que j'en écoute pratiquement toute la journée, j'ai pensé que je pourrais me servir de ce blogue pour vous faire une suggestion d'album hebdomadaire.

Cette semaine: Wolf Parade "At Mount Zoomer"

Quiconque suit moindrement la carrière d'Arcade Fire a déjà entendu parler des "petits cousins" de Wolf Parade. Personnellement, c'est justement en première partie d'Arcade Fire que j'ai découvert pour la première fois "la parade de loup". C'était au Corona en avril 2005. La performance de ce groupe montréalais ne m'avait pas jeté à terre, mais j'avais tout de même décidé de me procurer leur premier album quelques mois plus tard. Que j'avais bien fait! Apologies to the Queen Mary renferme plusieurs petits bijoux d'indie rock. C'est tellement bon que je me demandais vraiment ce que le groupe arriverait à faire pour son deuxième opus.

Eh bien, At Mount Zoomer est aussi bon, sinon plus, que le premier album! Encore une fois, les deux chanteurs, Spencer Krug et Dan Boeckner, alternent le micro et on se retrouve avec des pièces nerveuse, intenses, émotives. Du côté des instruments, les guitares, synthétiseurs et piano se mélangent allègrement. À noter que le groupe a enregistré une partie de l'album à l'église de Farnham de leurs bons amis d'Arcade Fire (là où ceux-ci ont enregistré Neon Bible). Si vous n'avez pas encore découvert Wolf Parade, il est grand temps de le faire.

Chansons à écouter: Soldier's Grin, Call It A Ritual, Language City, California Dreamer

De la musique et du soleil plein la tête

Toujours aussi assoiffé de shows (je l'étais à Montréal et ça n'a pas changé en arrivant ici!), je me suis rendu dimanche au Wicker Park fest. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai été agréablement surpris.

D'abord, le quartier Wicker Park est très sympa. Disons que j'avais en tête un quartier plus dangereux et défavorisé. Rien de ça. En arrivant sur place, une rue entière était barrée. Et aux deux extrémitées avaient été érigées des scènes. C'est ainsi que pendant deux jours, près de 30 bands se succédaient. La plupart des groupes, pour ne pas dire la totalité, étaient underground. Du lot, je n'en connaissais que deux: The Most Serere Republic et Film School. Ça vous donne une p'tite idée! Mais ce genre d'événement est l'endroit idéal pour faire de belles découvertes. Surtout que le coût d'entrée était une contribution volontaire de 5$. On a déjà vu pire!

L'ambiance très décontractée qui se dégageait de cet événement était très agréable. On pouvait y voir autant des gens du voisinage que des curieux ou des maniaques de musique. Parmi la foule, un petit gars d'environ 4 ans était sur les épaules de son père et il faisait des signes de "devil" aux autres spectateurs!

Puisque la rue était barrée, tout le monde pouvait y déambuler avec son verre de bière à la main. Et dimanche, comme presque à tous les jours depuis mon arrivée, il faisait gros soleil. La bière coulait à flot. Tout au long de la rue qui menait d'une scène à l'autre, on y retrouvait des dizaines de stands à nourriture et d'objets à vendre (il y avait même un kiosque pour inciter les gens à s'inscrire pour voter aux prochaines élections). Parmi la bouffe que l'on pouvait manger, il y avait des tacos au porc, du fromage en crotte, du melon d'eau (à 3$ la tranche) et de l'hummus. Qui a dit que les Américains ne mangeaient que des burgers?

lundi 28 juillet 2008

La cachette

Samedi dernier, une nouvelle amie à Chicago m'invite à aller voir le show d'Earlimart au Hideout. C'est cool parce que j'avais découvert ce groupe en août 2003 alors qu'il faisait la première partie de Grandaddy au Club Soda. J'avais donc bien hâte de revoir ce duo californien.

Mais ce qui a volé la vedette dans la soirée, c'est beaucoup plus le bar que le spectacle comme tel.

Comme son nom l'indique, The Hideout signifie "la cachette". Et il porte parfaitement son nom, car il est situé vraiment au milieu de nulle part, dans un quartier industriel où abondent des stationnements de trucks. Une chance que je me rendais là avec des habituées de l'endroit, car je n'aurais même pas osé y pénétrer! De l'extérieur, il n'y a qu'une grosse pancarte "Old Style cold beer" qui annonce le bar, mais aucunce mention de "Hideout". C'est normal car il paraît que les propriétaires n'ont jamais choisi ce nom officiellement. Ce sont plutôt les clients qui se sont mis à appeler le bar "The Hideout" dès son ouverture... en 1934.

Depuis, il s'en est passé des choses là-bas. Sur le site web du bar, on y raconte que Jack White (The White Stripes, The Raconteurs) devait se produire là un soir et qu'il était très malade. Il a vomi dans l'allée menant à la scène et a donné son spectacle les culottes baissés! Ouais, c'est le genre de truc qui peut se produire à cet endroit.

Avant de rentrer, il y a une terrasse qui a l'air d'une cour arrière d'une maison. Tout le monde est relax. Même une fille s'est pointée là avec son chien pour prendre une bière. Vers 22h, on est entrés dans la bâtisse. Premier constat, c'est très petit. Un gros maximum de 200 personnes peut assister au show. C'est parfait comme ça! Le plafond est particulièrement bas, si bien qu'on se sent comme dans un sous-sol. Il y a de toutes petites lumières blanches au plafond, d'énormes poissons en bois sur les murs et l'incontournable boule disco (paraît que c'est un achat récent!).

Bref, point de vue décor, c'est dur à battre.

Juste à côté du parterre, il y a une énorme cruche orange (style punch Mcdo) remplie d'eau glacée. Les spectateurs n'ont qu'à prendre un verre de plastique et se servir de
l'eau. Connaissez-vous beaucoup de bars qui offrent ce service? Pas moi.

Et le show comme tel? Très bon, quoique pas mal court (même pas une heure). Fait à noter, la scène est tellement petite qu'il n'y a pas de coulisses. À la fin de son set, le chanteur a donc annoncé que c'était le rappel, car il ne pouvait pas faire semblant de sortir de la scène et revenir!

J'ai déjà hâte de retourner me cacher au Hideout.

vendredi 25 juillet 2008

Un lien indissociable

Il y a des oeuvres artistiques qui nous marquent pour diverses raisons. Que ce soit un film, un disque, un livre, un spectacle, on peut être touché par certains aspects parce qu'ils reflètent un état d'esprit dans lequel on se trouve à ce moment-là.

Pour moi, ç'a été pleinement le cas avec Into the Wild.

Reportons-nous à octobre 2007. Je reviens tout juste d'un roadtrip d'un mois en Californie avec deux de mes très bons amis. Je suis porté par plein d'images et de souvenirs. Ce voyage-là, ç'a été la découverte, la liberté et surtout, ça m'a fait réfléchir. D'abord, on a débuté notre périple par un arrêt de 4 jours à Chicago. C'était la deuxième fois que je me rendais dans cette ville et le coup de foudre était toujours aussi présent. Aussi, tout au long du voyage, je me suis rendu compte à quel point j'aimais découvrir de nouveaux lieux, vivre quelque chose de différent de l'habituelle routine.

Puis au bout de presque 13 000 kilomètres, on est rentrés à bon port. Quelques jours plus tard, d'après les judicieux conseils d'un ami, je me suis rendu voir le film Into the Wild. Paf! Ça m'a frappé en plein visage. J'ai rarement été interpellé comme ça en voyant un film.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Into the Wild raconte l'histoire véridique de Christopher McCandless, un jeune Américain au début de la vingtaine qui a décidé un beau jour de tout laisser pour partir seul vers l'Alaska. Réalisé par Sean Penn, le film est visuellement superbe. L'interprétation d'Emile Hirsh est poignante, tandis que la musique d'Eddie Vedder est souvent bien touchante.

Ce que fait le personnage dans le film est très extrême, j'en conviens. Je ne ferais jamais le trip qu'il a fait. Je ne partirais jamais sans aucun sou avec moi (il a donné ses économies de 24 000$ à Oxfam), ni tout seul avec un sac à dos dans le bois. Probablement parce que je n'y survivrais pas plus de deux semaines! Mais sans partager la quête de liberté sauvage du jeune homme, je me suis rendu compte que j'avais le même désir de découverte, de changer un tant soi peu mon quotidien.

Quelques jours plus tard, je m'achetais des billets pour une semaine à Chicago en janvier. Je me disais que si j'étais pour déménager là-bas, il faudrait au moins que je vois la ville en hiver. La semaine avant mon départ, je me suis procuré la trame sonore d'Into the Wild. J'étais prêt pour une semaine de réflexion en sol américain.


Rendu sur place, je me suis promené et promené. Je me suis demandé si je voulais, et si j'étais prêt, à faire ce move. Finalement, la dernière journée avant mon départ pour Montréal, je suis allé marché sur le bord de l'eau. Je me suis arrêté au point où l'on peut voir le mieux possible le centre-ville. Là, j'ai mis la pièce "Guaranteed", je me suis laissé transporter par la brise du lac Michigan et j'ai fixé les énormes buildings au loin. "Oui, c'est ici que je déménage cet été. Je m'en viens vivre à Chicago", que je me suis dit.

À mon retour, j'ai commencé la lecture d'Into the Wild, le roman de Jon Krakauer qui a inspiré le film de Penn. Et bien que j'aie adoré le long métrage, je dois dire que le livre est 10 fois meilleur. Bien plus complet, il nous fait comprendre encore plus les motivations du jeune homme. Si vous n'avez pas vu le film, ni lu le livre, je vous conseille fortement de voir le film en premier. Par la suite, le livre s'avèrera un excellent complément.

Cet été, on devait être au mois de juin, je préparais tranquillement mes bagages en vue du gros déménagement qui m'attendait. Je m'en vais sur le net et je vois un article qui attire mon attention. On y annonce qu'Eddie Vedder donnera deux concerts à Chicago au mois d'août et qu'il y jouera des pièces d'Into the Wild. C'est comme trop beau pour être vrai!

Pour moi, comme vous venez de le lire, Into the Wild et Chicago sont indissociables l'un de l'autre. Le premier a grandement influencé ma décision de déménager vers le deuxième. Vous comprendrez donc qu'aller voir un spectacle d'Eddie Vedder qui chante la musique d'Into the Wild, à Chicago, c'est une très belle façon de boucler la boucle!

Le plus beau là-dedans, c'est que ma soeur sera de passage à Chicago à ce moment-là. (elle avait déjà prévu venir à la fin août avant même de savoir qu'il y aurait ce spectacle). Je crois que nous allons passer une très belle soirée.

jeudi 24 juillet 2008

Kingston Mines, l'institution de blues par excellence

Si jamais vous passez quelques jours à Chicago, un arrêt au Kingston Mines s'impose. Voilà déjà 40 ans que cette institution de blues divertit les clients dans le quartier Lincoln Park. Chicago est réputé pour être une ville de blues, alors les bars de ce style musical ne manquent pas. Kingston Mines est toutefois dans une classe à part puisque le bar a remporté 8 années de suite le prix du meilleur établissement de blues aux Chicago Music Awards. Ça vous donne une idée.

Mais bon, parlons-en plus.

C'est mon coloc qui m'a conseillé cet endroit lorsque je lui ai demandé s'il connaissait des bons bars de blues. J'étais avec mes parents la semaine dernière et je trouvais que ça pourrait être une bonne activité à faire avec eux un soir. Comble de bonheur, le bar est sur ma rue, à environ 10 minutes de marche!

De l'extérieur, ça n'a l'air de rien. L'affiche annonce "2 bands/2 stages/continuous music". On fait la file pour payer à un petit guichet et on pénètre dans les lieux. Dès lors, on ne peut que sourire. Car la place sent véritablement le blues. Il y a quelque chose dans les murs, une âme, une présence qui ne s'explique pas.

On s'assoit sur des chaises en bois, face à des tables étroites (elles doivent faire 10 pouces de largeur) et on commande de la bière. Il est 21h30 et le spectacle commence. Mais ô surprise, le groupe qui joue n'est pas sur le stage en face de nous, mais plutôt dans la salle adjacente. Car oui il y a deux scènes dans ce bar, mais elles sont dans deux salles différentes! Et c'est parfait comme ça. Les groupes jouent pendant une heure, chacun leur tour. Le samedi soir, ça se termine, tenez-vous bien, à 5h du matin!!!

Dans notre salle, on a eu la chance d'assister à la prestation de Duke Tumatoe, un vieux bonhomme chauve et avec une immense barbe blanche. J'parie qu'il fait le Père Noël comme sideline dans l'temps des fêtes. Mais bon, le gars a beau avoir une allure étrange, il donne tout un show! Vraiment, on a passé une excellente soirée. Et lorsqu'on a quitté, vers 1h30, une bonne quinzaine de personnes se déhanchaient devant la scène (car sur un panneau, il est écrit "Dancing Aloud"...!). Je n'ai pas de misère à croire que la soirée s'est poursuivie jusqu'à 5h...





Windy City

Place à la première portion éducative de ce blogue.

Comme on le sait, Chicago est surnommé "la ville des vents" (Windy City). Beaucoup croient, à tort, que ce surnom a été attribué en raison des forts vents qui balaient constamment la ville. Eh bien, ces personnes n'ont sûrement jamais mis les pieds dans la ville, car il n'y vente pas plus qu'ailleurs. À ce sujet, voici un passage d'un article de Wikipédia (vous pouvez cliquer le titre du présent billet pour accéder à l'article):

Geographic conditions in the area (e.g., proximity to Lake Michigan, local prevailing winds, etc.) make Chicago a naturally breezy area. Another contributing factor is how the city was rebuilt after the Great Chicago Fire. Planners modeled new streets on the grid system. This resulted in man-made wind tunnels in high density areas, such as the Loop, as the wind could travel down the columns and rows formed by the buildings and pick up speed. However, regardless of these facts, Chicago is not noted to be significantly windier than any other US city.

Alors, il vient d'où ce surnom? Toujours d'après cette page de Wikipédia, les origines semblent être diverses. Mais l'une qui tient le plus la route est par rapport à la politique. En 1871, la ville a subi un terrible incendie qui a brûlé des bâtiments sur une surface de 5 milles carrés (pensez-y juste une seconde, c'est assez fou comme dégâts!). Pendant des années, la ville a essayé de se reconstruire. En 1890, on choisissait quelle ville américaine allait présenter le World's Fair. Pour donner une bonne réputation à Chicago, on a décidé d'envoyer tous les grands politiciens de la ville parler en sa faveur. C'est en raison de tous ces commentaires positifs qui fusaient de toutes parts que le surnom de "Windy City" serait sorti.

Voilà, vous pourrez vous coucher moins niaiseux ce soir.

mercredi 23 juillet 2008

Tapis rouge au Navy Pier

Le Navy Pier est un endroit incontournable pour les touristes qui visitent Chicago. Certains trouvent le lieu un peu quétaine, mais moi j'aime bien m'y promener. Et le soir, on a une vue imprenable sur la ville.

La semaine dernière, pour marquer la sortie de Dark Knight, on avait organisé un tapis rouge à l'entrée du site. Deux jours avant, le tapis rouge new-yorkais avait vu y défiler les Christian Bale, Maggie Gyllenhaal, Morgan Freeman, Aaron Eckart et même la famille d'Heath Ledger. À Chicago, c'était moins glamourous. En fait, nous n'avons eu droit qu'à Gary Oldman, Michael Caine et le réalisateur Christopher Nolan. C'était particulièrement drôle de voir et entendre certaines personnes dans la foule crier à tue-tête comme si elles venaient d'apercevoir Brad Pitt ou le nouveau messie. Y'en a qui s'énervent pour rien.

Voici quelques photos que j'ai prises là-bas (elles sont volontairement en petit format). Je vous invite à acheter le magazine Star Inc. dans quelques jours pour voir mon reportage.





Batman plus grand que jamais

Au cas où vous ne le sauriez pas, le nouveau Batman, The Dark Knight, a été presque entièrement tourné à Chicago. Contrairement à New York et Los Angeles, la ville reçoit très peu de gros tournages américains et c'est pourquoi elle a été très coopérative avec le réalisateur Christopher Nolan lors de la production.

Hier soir, je voulais aller voir le film. J'avais entendu dire qu'il fallait le voir sur IMAX parce que plusieurs scènes avaient été tournées avec une caméra de cette technologie. Le seul hic? Le film était pratiquement sold-out dans tous les IMAX de la région. En fait, non. J'ai réussi à trouver des places pour une représentation à Lincolnshire, à 45 minutes de Chicago. À quelle heure? 1h30 du matin!

Je suis donc parti vers minuit avec mon coloc et son amie pour ce qui s'enlignait pour être une très belle nuit! Armé de mes deux Red Bulls et d'un immense sac de popcorn (une véritable chaudière), j'étais prêt à affronter les 2h40 de ce long métrage.

Après être entré dans la salle avant tout le monde (mon coloc a le pied fracturé... alors les handicapés passent avant, haha!). On a attendu patiemment le début de la projection. À 1h30, les lumières se ferment, les rideaux s'ouvrent. Puis, au lieu de nous balancer un preview ou le film lui-même, que nous montre-t-on? Une présentation son et lumière de la technologie IMAX! J'avais jamais vu ça. Pendant 5 minutes, on nous vantait à quel point les cinémas IMAX étaient incroyables. Je me croyais presque dans un manège à Universal Studios.

Bon, finalement, le film a commencé. Et wow, c'est sans aucun doute l'un des meilleurs films de super-héros à avoir été conçu. En fait, ce nouveau chapitre de l'homme-chauve-souris est beaucoup moins un film de super-héros conventionnel. On suit davantage le Joker (Heath Ledger est savoureux, drôle, terrifiant. Sa prestation vaut à elle seule le prix d'entrée) et Harvey Kent (Aaron Eckhart très efficace).

Pour ce qui est des prises de vue, on voit la ville de Chicago comme on ne l'avait probablement jamais vue avant. Sur un écran IMAX, c'est vraiment de toute beauté et souvent à couper le souffle. Avec le son amplifié, attendez-vous à bondir souvent de votre siège!

mardi 22 juillet 2008

Voilà!

C'est fait. Mon blog est créé.

Je ne sais pas trop ce que ça va donner, mais j'espère être en mesure d'écrire souvent à propos de ma nouvelle aventure américaine.

Chicago est une ville incroyable et je vais essayer de vous la faire découvrir, et apprécier autant que moi, au fil de mes billets.

Ne vous gênez surtout pas pour laisser vos commentaires!